Bienvenue petits et grands caribous !

jeudi 6 septembre 2012

Lacs et glaciers n°1 : Rock Bound Lake, Lake Louise, Moraine Lake

Bonsoir bonjour à tous,
 
Un nouveau petit message depuis Tofino, après une journée de balades au long de la Long Beach (16km) et de retour d'un joli soleil couchant en compagnie d'Annette, Allemande de Münster, enseignante d'école élémentaire commençant une année sabbatique pour faire un tour du monde, et d'un jeune Français de la région de Lille qui, après un master de commerce international et ayant obtenu le Permis Vacances Travail, travaille depuis 6 mois à Vancouver. La météo du jour était parfaite, soleil et douceur, ciel clair et sans vent.
 
Avant-hier, quand nous sommes descendus du ferry et avons commencé à rouler sur l'île de Vancouver, nous avons cherché des radios locales, et nous sommes tombés sur un canal francophone (d'accent québécois).
La première chanson qui a été diffusée, les Filles du bord de mer par Adamo, m'a surpris, parce que je ne connaissais que la version par Arno de cette chanson qui me plaît beaucoup. Naïvement, je croyais qu'Adamo avait repris Arno juste ces dernières années. Et voilà-t'y pas que j'apprends que c'est Arno qui a repris Adamo !
Enfin, depuis lors, cet air nous trotte dans la tête et nous revient en marchant, en roulant, dans la forêt, en bord de mer - tsoing tsoing ! -, et donne le ton de nos moments ici.
 
Pour les photos, je poursuis les flashbacks par une première et principale série de lacs, en trois temps.
 
Tout d'abord, le samedi de nos journées à Banff, nous sommes allés randonner au niveau de la Castle Mountain, sa forme de château parle pour elle. Une rando de 5h bien tapées qui fait monter dans la conque rocheuse qu'abrite les murailles du "château", dans laquelle s'abritent deux lacs, à deux niveaux d'élévation différents, d'abord le Towel Lake, puis le Rock Bound Lake. C'était samedi, et ce jour-là était organisé un tour cycliste amateur, d'où les quelques premières photos. Et pour finir, la journée ayant été chaude et la marche bien cadencée, nous avons conclu par une petite mousse pour deux (Beaver = castor...).
 








 





 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le jour suivant, dimanche, après une dernière matinée à Banff pour monter en télécabine au Mont Sulphur, nous avons quitté cette ville pour notre logement de Great Divide Lodge près du Lake Louise. Je vous avais envoyé un message depuis ce motel, en omettant de préciser que Great Divide signifie la grande ligne de partage des eaux séparant, dans ces montagnes, les eaux descendant vers le bassin pacifique à l'Ouest et celles descendant vers le bassin atlantique à l'Est.
L'après-midi, nous avons fait l'une de nos plus belles randonnées, au Lake Louise, une boucle de 5 bonnes heures là aussi, montant du rivage surfréquenté du lac sur la droite pour gagner le petit mais très joli lac Agnès puis le dépasser vers un point de vue en belvédère au-dessus du lac Louise. Nous sommes redescendus par l'autre côté, allant presqu'au fond de cette vallée jusqu'à la Plaine des Six glaciers, qui s'écoulent en une rivière blanche de ce qui est appelée "farine de glacier" et donnent sa couleur bleu laiteux au lac Louise.
 











 
 
Le lundi, en transit entre le Great Divide Lodge et notre 1ère Auberge de jeunesse sans douche sur la route des glaciers remontant vers Jasper au nord, notre excursion du jour nous a mené au Moraine Lake, un lac d'un bleu remarquable, un peu plus sauvage et moins fréquenté que le lac Louise, mais aux chemins de marche également un peu moins développés.
Nous étions un peu fatigués, et avons fait un chemin de 2h vers le Consolation Lake voisin, par lequel commence la série de photos. A cause du risque de rencontrer des ours, les randos aux alentours du lac Moraine étaient soumises à l'obligation de former des groupes d'au moins 4 personnes, avec de quoi faire du bruit pour s'annoncer. Nous avons donc dû patienter un peu ; puis un couple formé d'un Anglais vivant au Japon et d'une Japonaise s'est présenté, qui avait aussi l'intention de faire cette marche. Nous avons bien fait de respecter cette règle, car des gardes des Parcs nationaux patrouillent parfois, et en l'occurrence une paire d'entre eux, avec chien et fusil, nous a dépassé avant que nous ne les rejoignions au lac. Un lac un peu gris, au fond d'une combe de rocaille et de glacier. Le T-shirt de la Sainté, un peu loin de ses bases, n'a inquiété ni les Japonais british, ni les Canadiens forestiers ; par contre, nous n'avons pas vu l'ombre du grognement d'un ours sur le sentier.  
Revenu au lac Moraine, nous avons avancé simplement sur son chemin de rive, y avons trouvé une petite plage et un petit tronc et nous y sommes reposés pour une petite sieste-lecture-sieste, regardant passer les canoës.
 







 
 
Voilà, voilà pour cette fois.
 
Demain, après un dernier petit-déjeûner au très recommandable B&B de Joe, le Tofino Trek Inn, nous prenons la route de Victoria, la capitale, à la pointe Sud de l'île, dernière étape de notre voyage.
La bise,
Sylvain & Isabelle
 
 
 

Aperçus sur Banff et la Bow River Valley, près de deux semaines plus tard

Bonjour à tous,
 
Nous sommes à Tofino depuis hier après-midi, sur la côte ouest de l'île de Vancouver, et pour 2 jours, au bord de la Long Beach de 11km - et d'autres plus petites -, entre les surfeurs et le Pacific Rim National Park avec ses secteurs de forêt pluviale tempérée.
Cet après-midi, excursion de 2h30 en espérant voir des baleines.
 
Le temps d'un petit message, j'essaie de prendre de l'avance sur les messages en retard.
Donc, pour commencer, une sélection de photos correspondant environ aux journées des vendredi 24 à dimanche 26 août, sur Banff, capitale Sud des Rocheuses canadiennes, où coule et cascade du Nord vers le Sud puis l'Est, la Bow River.
 
Tout d'abord, emblématiques de Banff, ses télécabines qui montent au Mont Sulphur et à son panorama, puis son hôtel massif, pouvant accueillir jusqu'à 1100 personnes et datant de la fin du XIXe siècle quand furent découvertes des sources thermales (hot springs) et que, reliée par le train, Banff devint le 1er parc national du Canada et une station de tourisme florissante.




 

 
Puis, sous l'hôtel, les Bow Falls, des chutes d'eau assez larges. A la Bow River est attaché le souvenir du film Rivière sans retour, d'Otto preminger, avec Robert mitchum et Marilyn Monroe. Dans le Routard, il est question d'un scandale que son arrivée dans un saloon de Jasper avait suscité. A Banff, près de ces Bow Falls, nous avons trouvé cette photo photographiée ; vous souvenez -vous de la scène de descente de rivière ?




 

Là, les Vermillions Lakes, à la sortie de Banff, avec un aperçu des profils de montagne entre lesquels se niche la ville. Une première photo le vendredi matin, par grisaille (avec mon appareil) ; les autres le samedi en fin de journée, par beau temps (et avec l'appareil d'Isabelle).



 
L'après-midi du vendredi, nous avons randonné en remontant le Johnston Canyon, une excursion à quelques kilomètres de Banff, environ 4h A/R, avec 2 chutes d'eau énergiques et assourdissantes, et, un peu plus haut à la limite des forêts et de la montagne rocheuse, un phénomène naturel appelé les inkpots, sorte de trous d'eau translucide où, dans les sédiments se forment des cercles.
 







 
 
Voilà quelles furent nos premières images des Rocheuses canadiennes.
A propos de rivières et de cascades, ma lecture du moment, En canot sur les chemins d'eau du roi, de Jean Raspail, même si elle se passe dans l'Est du continent nord-américain, était assez appropriée. En 1949, ils étaient quatre, répartis dans 2 canoës, à remonter en 6 mois environ les chemins d'eau depuis Trois-Rivières au Québec jusqu'à la Nouvelle-Orléans en Louisiane. La première partie, ce sont beaucoup de portages, pour remonter les cascades et rapides dangereux.
 
Ce petit extrait m'a paru bien évocateur :
 
" D'Ottawa à North Bay, sur le las Nipissing, plein nord-ouest en amont, deux cent cinquante-six miles anglais, soit quatre cent neuf kilomètres. Lever à cinq heures chaque matin, encampement à la nuit tombée. Douze à quinze heures de portage ou de nage à l'aviron par jour : horaire, rythme et allure des brigades d'autrefois. Une ascension, une escalade jusqu'à la ligne de partage des eaux séparant le bassin de l'Outaouais (rivière Ottawa) de celui du lac Huron. 
Entre des rives escarpées et souvent impropres à l'accostage, couvertes de hautes forêts, on se hisse par paliers, une chute, une cascade, une série de rapides, puis un lac admirablement bleu, harmonieux, qui ressemble à une porte du paradis encadrée de pins centenaires droits comme des colonnes mais trahit vite cette impression en se travertissant en un goulet étroit, bordé de falaises, menaçant, tumultueux, d'où la rivière dévale à la rencontre des canots remontants, annonçant, un peu plus haut, une autre série de cascades et de rapides, et tout recommence dans le même ordre jusqu'au lac suivant, tout aussi bienvenu et trompeur.
Une centaine de rapides, à peu près, j'ai eu du mal à en tenir le compte et certains ne figuraient pas sur mes cartes. Les petits, d'abord, à dédaigner. On les escaladait d'une pichenette, on les chevauchait avec le même bonheur que le cow-boy qui a dompté son cheval et galope dans la prairie de façon un peu désordonnée. Mais les gros, les grands, les longs, les puissants, les interminables, les haut-perchés, les furieux, les vicieux, une autre affaire ! "
 
D'autant que la Bow rejoint ensuite la Saskatchewan dans les grandes plaines de l'Est, s'écoulant après un long chemin vers les Grands lacs puis jusqu'à l'Atlantique.
De glaciers en lacs d'altitude, de lacs en cascades, de cascades en rivières, dans les Rocheuses nous avons assisté au départ des eaux.
 
Sylvain & Isabelle