Bienvenue petits et grands caribous !

mardi 14 août 2012

Petits logos sans mot parce qu'ils sont rigolos













Baden Powell Trail (2) et (3)

Bonjour du mardi matin.

Aujourd'hui, c'est repos, les jambes un peu fatiguées quand même des deux nouvelles journées de marche ces deux derniers jours, lesquelles m'ont permis de continuer le Baden Powell Trail jusqu'à son extrémité Ouest. Sur ce site, vous en voyez un tracé d'ensemble et une courbe de dénivellation.

Avant-hier dimanche, deux bus m'ont ramené à Lynn Valley. De là, j'ai suivi le BP Trail jusqu'à la base de Grouse Mountain, ce tronçon représentant 10 à 12km. J'ai prolongé ma rando en descendant la route jusqu'au barrage de Cleveland Dam puis en empruntant une bonne partie du Capilano Pacific Trail pour rejoindre les routes et lignes de bus du bord de mer. Une journée de l'ordre de 20km donc, avec les habituels sous-bois aux centaines de troncs verticaux, le sos d'humus souple, d'épines, alternant avec des passages plus accidentés pour franchir les criques enclavées de rivières où le pied doit jongler avec les racines et les roches, avec les habituels et remarquables équipements charpentés, ponts, escaliers, balisages, troncs creusés, "trottoirs" surélevant le sentier au-dessus de passages potentiellement humides, etc. Ce dimanche, j'ai croisé beaucoup de promeneurs, notamment à VTT, cette partie du chemin étant adaptée pour le mountain bike.
Aperçus :





J'ai pique-niqué sur l'aire de repos du Cleveland Dam, profitant d'une dernière vue sur le téléphérique montant à la Grouse Mountain. Ce barrage somme toute étroit ferme une grosse retenue d'eau qui est un important réservoir d'eau potable pour l'agglomération de la rive nord de Vancouver. C'est de la montagne en forme de sphynx regardant vers le Nord, au fond de ce panorama, que le Lion's Gate Bridge, le pont emblématique de Vnacouver, a tiré son nom de "pont au Lion". Par ailleurs, dans le film le Fugitif, c'est sur ce barrage qu'aurait été tournées les scènes où aboutit la course poursuite de Tommy Lee Jones après Harrison Ford... mythique, non ?!
Aperçus :

























Juste en dessous du barrage, sur la Capilano River, il y a la Salmon Hachery, une écloserie-piscifacture de saumons, dont une partie est ouverte librement à la visite et consacrée à une exposition pédagogique sur la mise en culture des oeufs et des alevins et sur les migrations de ces poissons à travers le Pacifique. Il y a notamment une coupe vitrée permettant de voir les poissons remonter leur échelle à saumons ; j'ai dû essayer à une vingtaine de reprise d'en saisir un en photo... peine perdue, cela va trop vite pour mes réflexes.
A l'occasion de cette visite, une pensée pour François là-bas à Barcelone.
























Poursuivant sur la Capilano River en direction du rivage, une partie du chemin était vraiment très agréable, végétation un peu plus touffue, ponts suspendus, à croire que l'on va croiser Harrison Ford à la recherche d'un temple maudit.
Il y a là un secteur où l'on voit quelques arbres géants, deux bons mètres de diamètre, avec un pannonceau expliquant qu'ils étaient déjà là quand Christophe Colomb a mis le pied en Amérique et que ce que ces arbres craignent le plus aujourd'hui, à l'instar de Venise ou de la tour de Pise, c'est la fréquence du piétinement des visiteurs alentour qui tasse le sol où ils s'enracinent, d'où un périmètre de sécurité de quelques mètres autour de leur tronc.
A cette occasion, je vous fait une petite notule sur la santé des forêts et des arbres de Colombie britannique, avec des photos de diverses journées. D'abord l'ancienneté de cette forêt, qui n'aurait pas connu d'incendie depuis au moins 2000 ans, voire 4000 ans, et qui serait donc entièrement constituée de son propre cycle de pourrissement et de régénération - nonobstant depuis 100 à 150 ans l'empreinte humaine de sentiers, aménagements, mise en valeur, etc. D'autre part sa fragilité : elle est en particulier actuellement sous la menace d'un insecte, le dendoctrone du pin (cf. http://www.pc.gc.ca/fra/docs/v-g/dpp-mpb/sec3.aspx). D'après ce que j'ai compris, il est à l'origine de la couleur très rouge de certains troncs ou souches d'arbres morts ; son regain d'activité contre la forêt ouest-canadienne est dû au manque d'hivers suffisamment froids, puisqu'il faut au moins quinze jours à - 20°C pour venir efficacement à bout des larves, ce qui n'est pas arrivé ici depuis des années.
Quelques troncs-totems :


























Hier lundi, un bus pris de bonne heure m'a reconduit au barrage de Cleveland Dam, point de départ du dernier tronçon vers l'Ouest du BP Trail, dernier tronçon mais non le moindre puisqu'il doit représenter à peu près la moitié de la distance totale ainsi que les plus forts dénivelées. Je pense avoir fait hier au moins 25km et environ 1000 mètres positifs et 1100 à 1200 mètres négatifs. Un itinéraire assez varié heureusement, avec des moments moins agréables et de beaux moments de satisfaction.
La difficulté du jour, ç'a été les bestioles : le matin, je ramassais les toiles d'araignée ; plus loin, arriver au niveau du domaine skiable et des larges pistes ouvertes dans les forêts, la lumière, la végétation de sol plus abondante et des zones retenant l'humidité en étang, ce furent toutes sortes de mouches et de moustiques, de gros bombardiers noirs bourdonnant à de petites nuées sifflant aux oreilles - d'abord on s'agace, puis on ne peut qu'être stoïque et adopter la seule solution, ne pas s'arrêter et marcher sans traîner. Il y avait plus de mouches que de moustiques, je m'en sors avec trois piqûres pas trop dérangeantes. 



















Toute la première moitié de la journée a été une ascension vers le domaine skiable de Cypress Bowl, où se sont tenues une bonne partie des épreuves des jeux olympiques d'hiver de 2010. Le secteur était pas mal en travaux, sans doute pour réviser le matériel et aménager les pistes pour l'hiver ; à 45min de Vancouver, c'est l'un des lieux où les habitants viennent pratiquer les sports d'hiver. Après un nouveau ressaut ascendant, le sentier traverse un secteur d'étangs d'altitude, s'étageant à des niveaux divers, en raison du terrain et de la nature du sol.


















C'est un moment assez émouvant quand, après un redescendu un peu d'un palier, on commence à voir que derrière le rideau de fuseaux des arbres, l'arrière-plan n'est plus le sombre, vert et noir, de la forêt, mais la blancheur lumineuse et ouverte du débouché sur le ciel et en contre-bas l'océan : on est arrivé à la lisière, au terme du chemin vers l'Ouest à travers la grande forêt ! Pour finir, un magnifique point de vue en surplomb sur Horseshoe Bay (http://goo.gl/maps/4eN5o), l'un des port de Vancouver pour les lignes de ferry, et au large sur Bowen Island. La descente finale est très raide, avec des passages de pierriers, mais cela valait la peine.





























Quel long message, fleuve en cascade !
Je vais vous laisser, vaquer à ma journée, petites courses si une ampoules au pied gauche me le permet, repos, lecture. Ce soir, je me suis à nouveau proposé pour cuisiner, tarte au poireau, pommes de terre frites, cuisses de poulet au four. Et demain, si le pied et la météo le permettent, j'envisage une petite marche... un peu plus à l'ouest... sur Bowen Island.

Bien à vous,
La bise,
Sylvain